Histoire
Détruite par les attaques des Portugais, au XV° et au début du XVI° siècle, la ville ne sera reconstruite qu’au XVIII° siècle par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah (1757-1790) qui lui donnera le nom de Dar al Beida. Au milieu du XIX° siècle, la ville blanche ne comptait qu’un millier d’habitants.
Petit à petit, la ville a été reliée au monde grâce à son port. Elle a d’abord suscité l’Intérêt des Européens, motivés par le commerce. Elle s’affirme alors comme comptoir européen d’Afrique du Nord et devient le premier port d’exportation du Maroc.
Le progrès de la navigation à vapeur et l’accroissement de l’industrie du textile propulse le trafic du port qui deviendra l’un des plus grands fournisseurs de laine du bassin méditerranéen.
En 1862, une liaison maritime régulière entre Marseille et Casablanca fut établie.
Construit en 1912, le port de Casablanca, premier grand port moderne du royaume, a intensifié l’activité économique de la ville et sa région et attiré de nombreux investisseurs et travailleurs.
Il façonna ainsi le destin de la petite ville de Dar al Baida pour en faire la plus grande place économique du pays, métropole et capitale financière.
Entre 1910 et 1950, la ville est dans une période faste de mise en place de grands chantiers,
notamment la planification de grandes avenues, la construction de grands immeubles, l’instauration de lignes maritimes régulières… c’est aussi la période du début de l’automobile, avec l’Euro-automobile Rallye Casablanca de 1920.
Le débarquement des alliés en Afrique du Nord en novembre 1942, notamment celui des Américains à Casablanca, Opération Torch, encore présente dans la mémoire des anciens Casablancais, marquera un tournant dans le cours de la seconde guerre mondiale
Deux mois plus tard, ce sera à Casablanca que les chefs des puissances alliées (Roosevelt, Churchill, Giraud et de Gaulle) se réuniront pour préparer leur stratégie d’après-guerre lors de la fameuse conférence d’Anfa, de Janvier 1943.
Casablanca est une ville de résistance. La résistance contre le Protectorat français est née à Casablanca. Elle fut l’œuvre de tous les Casablancais. De grands résistants y ont laissé leur vie. Lors de la déportation (1953-1955) du Sultan Mohamed V par les autorités françaises, Casablanca la Résistante s’est enflammée. Au retour du Sultan, les femmes quittèrent leur cloître pour acclamer leur souverain.
Un fort patriotisme, retrouvé lors de la Marche Verte (1975), une marche pacifique, une épopée à l’appel du Roi Hassan II, pour libérer le Sahara sous domination espagnole. La délégation de Casablancais a été la plus importante, avec 35 000 volontaires.
Les Casablancais ont souffert du Protectorat, de l’opération Torch et de la riposte allemande qui s’en est suivi, les faisant fuir vers l’arrière-pays.
La résistance, le soulèvement des Casablancais contre la déportation du Sultan Mohamed V, les émeutes de protestation de 1965 et 1981 ont consolidé la solidarité de cette population, créant un fort attachement à la monarchie, à la nation et à la ville.
Casablanca fût le berceau de la résistance au protectorat. L’ancienne médina, les Habous, Derb Sultan, Derb Al Kabir… furent les quartiers des résistants armés.
Les « fidaiyine », comme ils furent appelés, œuvraient pour le rachat de l’indépendance politique du pays. « Al fidaa », littéralement le « Rachat »
Des artères importantes de la ville rappellent cet élan nationaliste et l’honorent par leur appellation. Le Bd Al Fida traverse des quartiers de résistants. Le Bd de la résistance qui se poursuit par le Bd Zerktouni (leader de la résistance) ceinture la ville entière.